jeudi 9 décembre 2010

URGENT, Faxez, mailez pour Mamadou DIALLO retenu au CRA de Bobigny

Message reçu via les listes de diffusion de RESF.


Mamadou DIALLO, 23 ans, arrêté quasiment dans son lit mardi matin dans son foyer, est en rétention au CRA de Bobigny. 
On attend la date exacte de son passage au JLD, probablement demain. 
Il n'y aura pas de TA car son OQTF n'a pas été contestée.
Un retour en Mauritanie le mettrait en danger de mort.
 
MOBILISATION MASSIVE NECESSAIRE !!! 

Attention,
il faut se manifester auprès de la pref de Seine saint Denis (qui l'a placé en rétention) 
ET 
auprès de la pref de Paris (qui a prononcé l'oqtf) : voir les deux modèles ci-dessous.



1er modèle de fax/mail à envoyer à la Pref du 93 pour demander sa libération :

Préfet de Seine-Saint-Denis : Christian LAMBERT
- Secrétaire général : Arnaud COCHET 
- Directeur de cabinet : Jean-Marc SENATEUR 
- Directrice des étrangers: Arlette MAGNE
arlette.magne@seine-saint-denis.pref.gouv.fr

Nous avons appris avec une immense indignation l'arrestation de M. DIALLO Mamadou, né le 05/01/1987 (n° de dossier 7503753538), mardi à 6 heures du matin, au foyer ADEF à Stains (93) où il réside, en même temps que 19 autres résidents. Il est retenu actuellement au centre de rétention de Bobigny.

Ce jeune homme de 23 ans a fui la Mauritanie il y a 3 ans car il y était persécuté depuis son enfance. Il a rejoint en France la seule famille qu'il lui reste : ses deux oncles et son cousin, qui vivent depuis de nombreuses années en situation régulière sur notre sol. Il est scolarisé à l'Ecole Normale Sociale du 18è à Paris, où il suit une formation intensive de français. Son avenir est avec nous, ici, où il a toute sa vie à construire.

Outre les conditions indignes de son arrestation, au petit matin, sur son lieu de résidence, nous ne pouvons accepter qu'un jeune homme soit renvoyé dans un pays où il n'a plus nulle part où aller et où il risque la mort. Nous ne pouvons accepter que le droit d'asile ne lui soit pas accordé compte tenu des persécutions qu'il a subies dans son pays d'origine et de l'impossibilité pour lui d'y retourner.

Nous, ses proches, ses professeurs, ses amis et le Réseau Education sans Frontières, vous demandons donc fermement, Monsieur le Préfet, de procéder dans les plus brefs délais à la libération de M. Mamadou DIALLO afin que sa situation administrative puisse être réexaminée avec davantage d'attention.

Veuillez croire en l'assurance de notre parfaite considération.




2è modèle de fax/mail à envoyer à la Préfecture de Paris, pour demander l'abrogation de l'oqtf.

Fax de la Préfecture de Police de Paris : 01 53 71 67 23
Mail de la Préfecture de Police de Paris :
prefpol.dpg-etrangers-secretariat@interieur.gouv.fr

Nous avons appris avec une immense indignation l'arrestation de M. DIALLO Mamadou, né le 05/01/1987 (n° de dossier 7503753538), mardi à 6 heures du matin, au foyer ADEF à Stains(93) où il réside, en même temps que 19 autres résidents. Il est actuellement retenu au centre de rétention de Bobigny.

Ce jeune homme de 23 ans a fui la Mauritanie il y a 3 ans car il y était persécuté depuis son enfance. Il a rejoint en France la seule famille qu'il lui reste : ses deux oncles et son cousin, qui vivent depuis de nombreuses années en situation régulière sur notre sol. Il est scolarisé à l'Ecole Normale Sociale du 18è à Paris, où il suit une formation intensive de français. Son avenir est avec nous, ici, où il a toute sa vie à construire.

Outre les conditions indignes de son arrestation, au petit matin, sur son lieu de résidence, nous ne pouvons accepter qu'un jeune homme soit renvoyé dans un pays où il n'a plus nulle part où aller et où il risque la mort. Nous ne pouvons accepter que le droit d'asile ne lui soit pas accordé compte tenu des persécutions qu'il a subies dans son pays d'origine et de l'impossibilité pour lui d'y retourner.

Nous, ses proches, ses professeurs, ses amis et le Réseau Education Sans Frontières, vous demandons donc fermement, Monsieur le Préfet, d'abroger l'obligation de quitter le territoire que Mamadou Diallo a reçu en réponse à sa demande d'asile, et de procéder à sa régularisation dans les plus brefs délais.

Veuillez croire en l'assurance de notre parfaite considération.



Merci de votre aide


-- Salut et Fraternité

Des nouvelles de Mr ZHANG, expulsable jusqu'au 10 Décembre 19h30

M. Zhang  n'a pas eu à manger de la journée d'hier mercredi et a été privé de son téléphone. Il a fait des allers retours incessants entre le commissariat et des salles de Roissy 2 (pour Air France) puis de Roissy 1 (pour China Airlines) jusqu'à 21 heures au moins sans jamais monter dans un avion. Il avait les pieds attachés, les mains menottées durant tous ses déplacements.Il a été porté en permanence par les policiers et deux fonctionnaires étaient prévus pour l'accompagner à Pékin.



- L'avocate réfléchit à une tactique.

- Il y a un vol Air France pour Pékin aujourd'hui.

- Pas réussi à savoir si Air China fonctionne à 19h30

Par contre il y en aura  sans doute trois demain et M. Zhang est expulsable jusqu'à demain  vendredi 19H30.

DONC IL NE FAUT PAS RELACHER LA PRESSION

Fax de la Préfecture de Police de Paris : 01 53 71 67 23



Mail de la Préfecture de Police de Paris : prefpol.dpg-etrangers-secretariat@interieur.gouv.fr

Et téléphone 01 53 71 53 71


(avec de nouveaux arguments sur le traitement indigne dont il a été victime
et la privation de son téléphone.)

A vos téléphones et à vos fax. M. Zhang ne doit pas être expulsé !

Merci de votre aide !



Proposition de fax mail

M. Zhang Jian Hai n'est pas un colis postal !
Ses droits et sa dignité doivent être respectés !

Monsieur le Préfet de police,
Nous venons d'apprendre que M. Zhang Jian Hai que vous avez déjà tenté d'expulser le jeudi 2 décembre 2010, s'est retrouvé hier mercredi 8 décembre menotté et les pieds attachés toute la journée. Durant toute la journée les
fonctionnaires de police qui l'accompagnaient lui ont confisqué son portable au mépris de ses droits les plus élémentaires.


Nous ne comprenons pas cet acharnement sur ce père d'un enfant de 10 mois, 
le petit Maxime.  

Nous ne comprenons pas non plus cette façon de traiter un être humain comme un colis postal.
Comment pouvez-vous accepter qu'un homme soit porté comme un paquet par des fonctionnaires de police ?


Vous savez que M. Zhang  habite en France depuis plus de 8 ans.

Vous savez que  Mr Zhang a aussi dans ce pays ses 2 soeurs  et ses deux beaux-frères.
Vous savez qu'il est l'oncle de sept neveux et nièces (Alexandre, Juliette, Delphine, William, Nathalie, Natacha et  Robin)  dont cinq sont scolarisés à Bagnolet et Herblay et deux sont nés il y a moins d'un an.


Donc, même si M. Zhang a perdu tous ses recours légaux, vous pouvez 
interroger votre conscience et user de votre pouvoir pour annuler votre décision.


Demandez-vous ce que vous feriez si vous on arrachait de votre famille. Ne 
tenteriez-vous pas alors de revenir en France ? Ne paieriez-vous pas un passeur une somme faramineuse pour revenir en France ? Ne vous endetteriez-vous pas pour des années, afin de revoir votre femme et votre enfant ?


Nous sommes sûrs que si vous vous posez honnêtement ces questions, et si vos 
services se les posent chaque fois qu'ils examinent un "dossier", vous prendrez la bonne décision qui consiste à libérer et régulariser ce père de
famille.


Nous vous prions de croire, Mr le préfet, en notre parfaite considération.




-- Salut et Fraternité

mardi 7 décembre 2010

M. Zhang a perdu le recours devant la cour d'appel, A vos fax et mail, donc, et d'urgence, SVP.

M. Zhang a perdu le recours devant la cour d'appel, ce matin. Il sera donc
expulsé à 19H30 ce soir sauf si M. Michel Gaudin change d'avis. A vos fax et
mail, donc, et d'urgence, SVP. Merci

Fax de la Préfecture de Police de Paris : 01 53 71 67 23
Mail de la Préfecture de Police de Paris :
prefpol.dpg-etrangers-secretariat@interieur.gouv.fr
<http://de.mc297.mail.yahoo.com/mc/compose?to=prefpol.dpg-etrangers-secretar
iat@interieur.gouv.fr>

Mr Zhang Jian Hai, habitant du 19ème arrondissement de Paris, né en Chine le
 9 novembre 1981 à Wenzhou et titulaire du numéro d'étranger n°7503583594
est enfermé au centre de rétention de Vincennes depuis le 18 novembre.
Aujourd'hui, nous apprenons, après son passage en cour d'appel du Juge des
libertés, que l'administration va expulser Mr Zhang. Il est inscrit sur un
vol pour la Chine qui décollera aujourd'hui mardi 7 décembre 2010 de
l'aéroport de Roissy 1  à 19h30 sur la compagnie Air China.
Monsieur le préfet, vous pouvez encore revenir sur cette décision
scandaleuse et contraire aux conventions internationales que la France a
signées. Vous pouvez encore empêcher une famille d'être brisée, un père
d'être séparé de son bébé de 10 mois et de sa compagne.
Cette décision vous honorerait car vous savez que M. Zhang Jian Hai  n'a
plus de liens en Chine puisque son père est décédé et que sa mère vit en  en
Italie.
Vous savez que M. Zhang  habite en France depuis plus de 8 ans.
Vous savez que  Mr Zhang a aussi dans ce pays ses 2 soeurs  et ses deux
beaux-frères.
Vous savez qu'il est l'oncle de sept neveux et nièces (Alexandre, Juliette,
Delphine, William, Nathalie, Natacha et  Robin)  dont cinq sont scolarisés à
Bagnolet et Herblay et deux sont nés il y a moins d'un an.
Donc, même si M. Zhang a perdu tous ses recours légaux, vous pouvez
interroger votre conscience et user de votre pouvoir pour annuler votre
décision.
Demandez-vous ce que vous feriez si vous on arrachait de votre famille.  Ne
tenteriez-vous pas alors de revenir en France ? Ne paieriez-vous pas un
passeur une somme faramineuse pour revenir en France ? Ne vous
endetteriez-vous pas pour des années, afin de revoir votre femme et votre
enfant ?
Nous sommes sûrs que si vous vous posez honnêtement ces questions, et si vos
services se les posent chaque fois qu'ils examinent un "dossier", vous
prendrez la bonne décision qui consiste à libérer et régulariser ce père de
famille.
 Nous vous prions de croire, Mr le préfet, en notre parfaite considération.




-- Salut et Fraternité

Mise à Jour 7/12/2010 15h40 :
Confirmation que l'expulsion est ajournée

lundi 6 décembre 2010

Compte-rendu d'audience dimanche 5 décembre, juge des libertés et de la détention

En Sarkozie il est utile de rendre compte de ce qui se passe dans les tribunaux qui traitent de l'avenir des habitants de nos quartiers en l'occurence parisiens. RESF compte des individus qui se mobilisent en permanence à tour de rôle ; voici le contenu d'un message qui circulait entre eux aujourd'hui :


Dimanche 5 décembre, audience du juge des libertés et de la détention, TGI de Paris.

Mr Zhang, un Monsieur chinois du 19ème arrondissement, a échappé de justesse à l'expulsion le jeudi 2 décembre alors qu'il avait, contre sa volonté, été monté à bord d'un avion pour la Chine. Par solidarité, quelques personnes sont donc venues aujourd'hui pour assister à son passage devant cette juridiction qui valide ou, plus rarement, invalide, l'enfermement des étrangers et étrangères dans ces prisons qu'on appelle centres de rétention.
Bien évidemment, au-delà de Mr Zhang, nous sommes là aussi pour toutes les autres personnes dont le liberté tient au fil de la décision d'un être humain, d'un de nos semblables qui se trouve du bon côté du bureau., et nous assistons donc à toutes les audiences dont voici un compte-rendu

10h09 Les audiences commencent.
Un Monsieur chinois, Monsieur Z Q est là assisté d'un traducteur pour un renouvellement de rétention, c'est à dire pour en reprendre pour 15 jours. Il n'a pas d'adresse précise, il sait seulement qu'il habite dans une tour du 13ème arrondissement.
La juge le regarde en souriant, l'air rêveur « Ah oui, ces tours, elles sont nombreuses, grandes et hautes.... »
La non signature du registre de rétention, soulevé comme moyen de nullité, est rejeté. Concernant ce moyen de nullité il existe des jurisprudences contradictoires. En cour d'appel des juges ont choisi de confirmer des libérations sur ce motif et d'autres d'en annuler. Choisir l'une ou l'autre des jurisprudences c'est un peu choisir son camp. Mme la juge aujourd'hui a visiblement choisi le sien.
Le second moyen de nullité, est également rejeté : il s'agissait d'évoquer le manque de diligence de la préfecture qui systématiquement réserve des dates d'avion en fin de rétention et contraignent ainsi les gens à rester enfermés plus longtemps.
Monsieur Z Q est donc maintenu en rétention pour 15 jours de plus.

10h33 Mlle N A
Cette jeune femme roumaine est assistée d'un interprète et a une avocate commise d'office.
C'est son premier passage devant le juge des libertés et de la détention. La juge lui pose des questions sur sa vie et on apprend que Mlle NA a une fille de 9 ans qui est scolarisée en France, qu'elle survit en vendant des journaux. Le traducteur roumain dit qu'elle est SDF. L'avocate le reprend : Mlle NA vit dans une caravane au Moulin Galant à côté de Corbeil Essonne.
L'avocate indique qu'elle a un passeport en cours de validité mais la juge dit qu'elle n'en a pas fait état à la police. En fait nous apprenons par l'avocate que le passeport a été pris par la police lors de la fouille. Précisons que le fameux passeport, détenu par l'administration est un document qui peut servir non pas à ajourner l'expulsion mais à libérer Mlle NA en permettant qu'elle soit assignée à résidence.
La représentante de la préfecture intervient alors pour préciser qu'il faut une remise spontanée du passeport à la police, que ce n'est pas ce qui s'est passé là, que « la personne aurait du le spécifier pendant la fouille ».
Mlle NA dit qu'elle veut rester ici pour s'occuper de sa fille qui en Roumanie ne peut pas aller à l'école, fille pour laquelle un acte de naissance est produit.
A 10h43 Mme la juge annonce avec son doux sourire que « en l'état je vais prolonger la rétention mais quand elle sera au CRA si son passeport est valide elle doit en faire état »

10h44 Mme O de nationalité russe
L'avocate de la défense est seule.
Mme O refuse de sortir du centre et de se présenter à l'audience. On entend marmonner que sa mère ne veut pas la reprendre et qu'elle ne veut pas aller dans une structure d'accueil pour femmes en détresse.
La juge délibère puis appelle un gendarme pour lui dire que comme la personne ne veut pas venir on va prendre l'interprète pour quelle aille lui donner le résultat de l'audience, à savoir maintien en rétention pour 15 jours.

Le gendarme en profite pour dire que quelqu'un qui est inscrit à l'audience n'est pas là. Ciel une évasion ? Mais non, la préfecture intervient pour dire que quelqu'un a pris un vol hier soir.
C'est le N° 9 entend on, un nom chinois est annoncé à côté du numéro.
La juge, perspicace, toujours avec son doux sourire : « Donc il ne sera pas là. »

10h55 Monsieur C A
C'est un monsieur tunisien, il a son propre avocat.
Une jeune femme entre, c'est l'interprète russe. La juge : « J'aimerai que vous alliez traduire à Mme O qu'elle est prolongée de 15 jours. Ok ? »
C'est OK, la juge revient tout sourire à Monsieur C A et lui pose les questions d'usage.
L'avocat commence ensuite une plaidoirie dans laquelle il soulève plusieurs points de nullité concernant l'arrestation de son client.
Mr C.A a été interpellé dans la gare Saint Lazare lors d'une opération de contrôle d'identité sur réquisition du procureur et plusieurs irrégularités ont été commises. Tout d'abord, alors que cette réquisition ne visait que le métro et le rer, Monsieur CA a été arrêté dans la gare. Ensuite, il est inscrit que Monsieur CA a été interpellé à 9h45.. Or il est sorti de chez lui à 6h pour aller travailler sur le chantier où il est employé et surtout à 8h20 il a téléphoné à son cousin pour lui dire qu'il avait été arrêté par la police et qu'il était en procédure de contrôle d'identité dans la gare. Le cousin est là et il donne son téléphone à l'avocat, téléphone où il y a trace de l'appel à 8h20. C'est également le cousin qui a été appelé plus tard au commissariat. 9H45 ne correspond donc pas à l'heure d'interpellation mais à l'heure du transfert, ce qui fait qu'il y a plusieurs heures pendant lesquelles il y a eu privation de liberté mais qui n'apparaissent pas.
Pour ne pas examiner le téléphone du cousin, la juge fait remarquer qu'elle n'est pas juge d'instruction.
L'avocat, toujours très combatif, soulève 2 autres moyens de nullité :
-Monsieur CA parle mais ne lit pas le français. Et dans son PV de garde à vue a été coché et signé « Je n'ai pas d'avocat choisi et n'en connais aucun ». Or Monsieur CA dit qu'il a demandé un avocat et ,de plus, dans le PV de fouille est trouvée une lettre avec les coordonnées du cabinet d'avocat qui le suit depuis plusieurs années.
-Monsieur CA est en attente du jugement d'une OQTF qu'il a reçue suite à une demande d'autorisation de séjour. La jurisprudence veut que dans ce cas les autorités saisissent le tribunal administratif pour qu'il statue dans les 72 heures sur cette OQTF, ce qui n'a pas été fait.
La représentante de la préfecture se borne à lire les procès verbaux policiers pour répondre aux arguments de maître Berdugo :Il y a un moment drôle quand elle dit que Monsieur CA a été arrêté face au guichet de la ligne 5 à Saint lazare, ce qui prouve qu'il était dans le périmètre géographique de la réquisition. Dans le public les gens s'esclaffent : la ligne 5 ne passe pas à Saint lazare. Quelqu'un sort un plan pour vérifier.
Au bout d'un moment, après que chacune de ses tentatives de contrer les nullités de procédure soulevées soient démontées, la préfecture sort de ses gonds : « mon confrère dit qu'il n'était pas sur les lieux mais on pourrait finir par croire qu'il y était ! »
La juge : « Il a l'habitude, c'est bien »
Au bout d'un moment la juge réoriente les débats sur la question du passeport. L'avocat intervient alors en spécifiant que dans cette affaire ce n'est pas l'assignation à résidence qui est demandée mais l'annulation de la procédure.
Suspension. Devant les interrogations de la juge concernant le non passage de la ligne de métro 5 à la gare St Lazare, une personne dans la salle avant de sortir s'approche pour proposer un plan de métro . L'avocat de la défense a déjà dégainé son i-phone pour mettre le plan de métro sous le nez de la juge
Lorque nous sommes invités à réentrer : la procédure est déclarée irrégulière par rapport au lieu de l'arrestation « Il n'y a pas de métro ligne 5 à Saint lazare ». Monsieur CA va dont être libéré.

11h43 Monsieur SD, un Indien qui est là pour le renouvellement des 15jours de rétention.Assisté d'un interprète et d'une avocate commise d'office.
Il n'a ni domicile ni passeport et vit en France depuis 4 ans.
La juge lui demande comment il est arrivé en France, il explique qu'il voulait en fait aller en Angleterre, qu'il est d'abord allé en Russie puis que par voie terrestre et maritime il a gagné l'Europe. Il fait des petits boulots qui lui permettent de gagner environ 500 Euros par mois et quand il n'est pas hébergé par des compatriotes il dort dehors.
La juge hoche la tête, l'air grave «Bien, une vie rude donc. »
La Préfecture indique que Monsieur SD est en rétention depuis le 18 novembre, que le 2 décembre il avait rendez-vous au consulat mais qu'il a refusé d'y aller.
La juge : « C'est difficile car vous ne voulez pas voir le consulat »
L'avocate : « Pas de passeport donc je m'en remets à vous. »
Monsieur SD demande la parole via l'interprète, il veut signaler un problème de santé, une infection dentaire qui le fait beaucoup souffrir et qu'il n'arrive pas à faire soigner au centre. Il n'arrive plus à dormir, cela a été signalé au médecin du centre de rétention qui ne fait rien.
La juge demande à tout le monde ce qu'il faut faire.
La préfecture dit qu'il faut redemander au médecin du centre.
La greffière dit qu'il faut demander à l'association présente au centre. La juge opine de la tête, soulagée qu'on lui offre cette solution: « Oui, demander à une association »
Monsieur SD montre une lettre de l'ASSFAM qui a déjà été faite à ce sujet mais précise que le médecin du centre ne fera rien.
« La Croix Rouge » marmonne la préfecture
« Il n'y a pas de Croix Rouge dans les centres ! » s'exclame une personne dans la salle
La juge : « Il n'y a qu'une association? Et la Cimade alors? »
Elle est très étonnée quand on lui dit que la Cimade n'est plus présente à Vincennes depuis bientôt 1 an et qu'en effet il n'y a qu'une association.
Dépitée ,la mine contrite, elle lâche « Il faut que vous redemandiez »
Une personne présente dans la salle intervient pour dire que la juge peut ordonner examens ou soins médicaux, qu'elle a déjà vu cela se faire dans cette salle d'audience.
Avec la greffière elles font des recherches sur l'ordinateur et trouvent un formulaire qui permet au JLD de demander un examen médical. La feuille est remplie. Problème résolu client suivant

11h53 Mme NB, numéro 13
Elle est assistée d'une avocate commise d'office, la jeune représentante de la préfecture de paris est remplacée par une autre jeune avocate représentant elle la préfecture des Hauts de Seine.
Mme NB est camerounaise, cela fait déjà 15 jours qu'elle est enfermée au centre de rétention.
La juge indique : « La préfecture n'a pas pu organiser la reconduite, c'est pour ça que vous êtes représentée. »
L'avocate de Mme NB plaide le manque de diligence de la préfecture qui fait état de multiples interventions téléphoniques et épistolaires auprès du consulat du Cameroun, interventions dont on ne peut donc s'assurer l'effectivité et dont la seule trace est un courrier du 22 novembre informant le chef de centre qu'une escorte était envisagée pour conduire Mme NB au consulat le 25.
Il n'y a aucune trace de ce rendez-vous mais la préfecture dit qu'il a eu lieu, ce que Mme NB nie.
Mme NB a en outre été conduite à l'aéroport de Roissy le 3 décembre et les policiers ont voulu lui faire signer un consentement pour l'expulser. Comme elle a refusé malgré le fait qu'ils insistent, elle a été reconduite au centre.
La préfecture dit qu'elle ne comprend pas, que de toute façon Mme NB n'a pas de document pour franchir la frontière et que c'est pour ça que le prolongation est demandée, qu'aucun élément ne démontre qu'elle ait été conduite à Roissy.
Face à l'insistance de l'avocate de la défense la juge lance: «Ce n'est pas le problème! ».
L'avocate enchaîne alors sur le rendez-vous fantôme au consulat dont la seule trace est une télécopie demandant une escorte.
La juge : « je ne vois pas quelle preuve supplémentaire il peut y avoir. Je prolonge la rétention. »

12h10 Mr B du Bangladesh, assisté d'un interprète et d'une avocate commise d'office.
Lorsque l'avocate soulève le problème de non signature des registres du centre de rétention, la juge, doucereuse, lui dit que les jurisprudences vont dans les 2 sens et la remercie d'avoir présenté la choses avec plus de nuance qu'un précédent confrère. Toujours la possibilité de choisir son camp donc...
La préfecture, qui est à nouveau celle de Paris, précise que les autorités du Bengladesh ont donné un rendez-vous pour le 10 décembre au consulat et qu'ils n'ont aucune autorité sur les autorités consulaires.
L'avocate précise qu'ils auraient au moins pu les relancer.
Monsieur B dit qu'il est en train de monter un dossier de recours contre son refus de demande d'asile, mais la juge rétorque qu'elle n'est pas compétente pour cela.
La rétention de Monsieur B est prolongée : « Sur le manque de diligence, j'estime que la préfecture a fait ce qu'il fallait, ce n'est pas de sa faute si le reest encore en bas;
12h22 « Monsieur R alors »
L'interprète en roumain n'est pas là.
Un gendarme ouvre la porte où attendent celles et ceux qui espèrent peut être encore que leur passage devant la justice va leur permettre de retrouver la liberté : « Quelqu'un est prêt? »
Un avocat : « Mr R est là »
Le gendarme : « Il y a Mme X ». Effectivement depuis ce matin à chaque fois que la porte s'ouvre sur la pièce attenante à la salle d'audience où sont entassées les personnes sans-papiers qui doivent passer devant la cour on voit Mme X, une dame chinoise qui attend sur le banc.
La juge est excédée « Non mais il faut avancer, allons y.! »
Plusieurs personnes sont là dans la salle d'audience et attendent. L'avocate de Mr Zhang est là ainsi que sa famille. Mais on a appris que Mr Zhang ne passerait que cet après-midi : il fait partie des gens du bas, il n'a pas encore été monté pour la 1ère fournée ...
La juge : « Ce sera le prix de la Cour : qui est prêt passera »
Un autre avocat est prêt, la famille est là aussi mais pour lui aussi la personne qu'il doit défendre n'est pas montée.
La juge : « J'ai dit que je faisais passer en premier toux ceux qui sont montés. Quand on aura passé toutes les personnes du matin je ferai une pause. »
12h27 L'interprète arrive mais la greffière n'est plus là.
12h28 La juge part.
12h31 Tout le monde attend.
12h34 la cour rentre Mr R, est un jeune roumain arrivé depuis 10 jours en France.
L'avocate commise d'office soulève un retard dans la notification des droits pour le placement en garde à vue. Mais le délai d'1h25 entre le début de cette garde à vue et la notification des droits est considéré non excessif, jurisprudence à l'appui, vu la nécessité de faire appel à un interprète.
Il n'y a pas de passeport.
La prolongation de la garde à vue est prononcée.

Mr SK, un jeune Indien décrété sans domicile fixe verra également sa rétention prolongée en attendant une réponse du consulat. Pour lui comme pour 2 personnes auparavant, la non actualisation du registre de rétention, sujette à des jurisprudences contradictoires, ne donnera pas lieu à une annulation de procédure.

13h13 Mr A est également là pour que sa rétention soit ou ne soit pas prolongée pour la seconde fois.
L'Algérie ne l'a pas reconnu et la préfecture est en attente de réponse des autorités marocaines et tunisienne.
« Je voudrais être libéré Madame » dit le prévenu..Sans se départir de son ineffable sourire la juge tranche
« Vous êtes dans le cadre d'une procédure et serez libéré dans 15 jours si la préfecture n'a pu vous reconduire d'ici là »...

13h23 Suspension jusqu'à 14h15. Mme X, la dame chinoise qui attend depuis 10h sur son banc avec d'autres n'est toujours pas passée malgré les déclarations de la juge de « faire passer tous ceux dits du matin qui sont déjà montés ».

On apprendra plus tard par des personnes du resf qui ont pris notre relais pour l'après-midi que Mr Zhang a également été maintenu en rétention, les nullités soulevées par son avocate n'ayant pas été retenues. Ces moyens de nullité seront de nouveau soulevés devant la cour d'appel du 35 bis le mardi 7 décembre à partir de 9h. ndez-vous est le 10 décembre » dit la juge.

12h21 « On va prendre Monsieur M »
Il est encore en bas;
12h22 « Monsieur R alors »
L'interprète en roumain n'est pas là.
Un gendarme ouvre la porte où attendent celles et ceux qui espèrent peut être encore que leur passage devant la justice va leur permettre de retrouver la liberté : « Quelqu'un est prêt? »
Un avocat : « Mr R est là »
Le gendarme : « Il y a Mme X ». Effectivement depuis ce matin à chaque fois que la porte s'ouvre sur la pièce attenante à la salle d'audience où sont entassées les personnes sans-papiers qui doivent passer devant la cour on voit Mme X, une dame chinoise qui attend sur le banc.
La juge est excédée « Non mais il faut avancer, allons y.! »
Plusieurs personnes sont là dans la salle d'audience et attendent. L'avocate de Mr Zhang est là ainsi que sa famille. Mais on a appris que Mr Zhang ne passerait que cet après-midi : il fait partie des gens du bas, il n'a pas encore été monté pour la 1ère fournée ...
La juge : « Ce sera le prix de la Cour : qui est prêt passera »
Un autre avocat est prêt, la famille est là aussi mais pour lui aussi la personne qu'il doit défendre n'est pas montée.
La juge : « J'ai dit que je faisais passer en premier toux ceux qui sont montés. Quand on aura passé toutes les personnes du matin je ferai une pause. »
12h27 L'interprète arrive mais la greffière n'est plus là.
12h28 La juge part.
12h31 Tout le monde attend.
12h34 la cour rentre Mr R, est un jeune roumain arrivé depuis 10 jours en France.
L'avocate commise d'office soulève un retard dans la notification des droits pour le placement en garde à vue. Mais le délai d'1h25 entre le début de cette garde à vue et la notification des droits est considéré non excessif, jurisprudence à l'appui, vu la nécessité de faire appel à un interprète.
Il n'y a pas de passeport.
La prolongation de la garde à vue est prononcée.

Mr SK, un jeune Indien décrété sans domicile fixe verra également sa rétention prolongée en attendant une réponse du consulat. Pour lui comme pour 2 personnes auparavant, la non actualisation du registre de rétention, sujette à des jurisprudences contradictoires, ne donnera pas lieu à une annulation de procédure.

13h13 Mr A est également là pour que sa rétention soit ou ne soit pas prolongée pour la seconde fois.
L'Algérie ne l'a pas reconnu et la préfecture est en attente de réponse des autorités marocaines et tunisienne.
« Je voudrais être libéré Madame » dit le prévenu..Sans se départir de son ineffable sourire la juge tranche
« Vous êtes dans le cadre d'une procédure et serez libéré dans 15 jours si la préfecture n'a pu vous reconduire d'ici là »...

13h23 Suspension jusqu'à 14h15. Mme X, la dame chinoise qui attend depuis 10h sur son banc avec d'autres n'est toujours pas passée malgré les déclarations de la juge de « faire passer tous ceux dits du matin qui sont déjà montés ».

On apprendra plus tard par des personnes du resf qui ont pris notre relais pour l'après-midi que Mr Zhang a également été maintenu en rétention, les nullités soulevées par son avocate n'ayant pas été retenues. Ces moyens de nullité seront de nouveau soulevés devant la cour d'appel du 35 bis le mardi 7 décembre à partir de 9h.


-- Salut et Fraternité

mardi 9 novembre 2010

L'abécédaire du candidat Sarkozy 2007 retiré du site de l'UMP

information reçu sur twitter (@ASEAP) via @leclown @blogcpolitic @slovar
le gazouilli disait cela :
 L'UMP vient de supprimer l'ABECEDAIRE des propositions 2007 de Sarkozy dispo en cache google


avec un lien en plus vers les cache google.


Me disant que ce cache serait amené à disparaître dans un délai probablement assez cours d'autant que cela va se savoir (merci twitter!) j'ai pensé qu'il serait une bonne chose de retranscrire ci-dessous la page en question ; ainsi ceux qui le voudrons pourrons la consulter à loisir et trouver les perles qui à coup sûr doivent s'enfiler les unes aux autres au regard de la réalité sarkozyienne.
#sarkopipo


c'est juste en dessous ;)


-- Salut et Fraternité

mardi 2 février 2010

Invitation : Malaise dans la justice (via labandepassante.org)


Invitation

Sciences Po Paris
Journée d’étude exceptionnelle
                                                                                  
Malaise dans la justice
Les mauvais jours finiront-ils ?

A l’occasion de la sortie et de la projection du film ciné-frontières de Thomas Lacoste, Les Mauvais jours finiront. 40 ans de justice en France, plusieurs associations d’étudiants et L’Université alternative de Sciences Po Paris vous convient, en partenariat avec La Bande Passante et la participation de l’ANAFE, d’ATTAC, de la LDH, de MEDEL et du Syndicat de la Magistrature, à une journée d’étude autour des grands débats contemporains qui agitent la Justice en cette période de crise.

Le samedi 13 février 2010
Amphithéâtre Emile Boutmy, 27 rue Saint-Guillaume, Paris VIIe

(Entrée gratuite sur inscription et casse-croûte (6€) sur réservation impérative en cliquant ici)

8h45 : Accueil du public et des intervenants

9h15 : Présentation et introduction de la journée par le sociologue Frédéric Neyrat (modérateur de la journée d’étude) en présence du cinéaste Thomas Lacoste et de Jonathan Bartoli (coorganisateur pour l’Université Alternative de Sciences Po)

9h30 : Le droit des mineurs par Marie-Pierre Hourcade et Marie-José Marand-Michon (magistrates, respectivement vice-présidentes au tribunal de grande instance de Paris et au tribunal de grande instance de Créteil)

10h15 : Les droits des étrangers par Patrick Henriot (magistrat, substitut général à la Cour d'appel de Paris)

11h : Pause café

11h15 : La justice face aux plus démunis par Aïda Chouk (magistrate, vice-présidente au tribunal d'instance de Vincennes)

12h : Le droit du travail : un rapport de forces permanent par Patrice de Charette (magistrat, président de la chambre sociale à la Cour d'appel de Toulouse)

12h45 : Pause déjeuner (casse-croûte, 6 €, sur réservation impérative en cliquant ici)

13h30 : Corruption et criminalité économique et financière par temps de crise avec Renaud Van Ruymbeke (magistrat, premier juge d'instruction au pôle financier du tribunal de Paris) et Eric Alt (magistrat, conseiller référendaire à la Cour de cassation, vice-président de MEDEL – Magistrats européens pour la démocratie et les libertés)

15h : Pause

15h15 : Projection du film ciné-frontières de Thomas Lacoste « Les mauvais jours finiront. 40 ans de justice en France aux côtés du Syndicat de la magistrature »

17h30 : Echange avec le cinéaste Thomas Lacoste

17h45 : Conférence conclusive « Les droits de l’Homme par temps de crise » par Jean-Pierre Dubois (président de la Ligue des droits de l'Homme, professeur de droit constitutionnel et d’histoire des idées politiques à l’Université Paris-Sud)

18h30 : Clôture.

Informations pratiques

Débat
Les communications seront impérativement inférieures à 30 minutes pour permettre une reprise de 10 minutes avec la salle après chaque intervention.

Site
Sciences Po Paris
Amphithéâtre Emile Boutmy
27 rue Saint-Guillaume
Paris 75007

Accès
Métros : Saint-Germain-des-Prés (ligne 4) ou Rue du Bac (ligne 12)
Bus : lignes 39, 63, 68, 69, 83, 84, 86, 94 et 95

Déjeuner
Pour le déjeuner, compte tenu du programme dense et du peu de lieux de restauration dans les environs, un « casse-croûte » (sandwichs variés, boissons et café) sera assuré par la Maison Julhès pour 6 € au sein de Sciences Po. Pour des raisons inhérentes au règlement intérieur de l'Institut, il est impératif de pré-réserver votre repas à cette adresse : http://www.labandepassante.org/journee-justice-sciences-po-paris.php (le règlement se fera à votre arrivée par chèque – à l'ordre de L'Autre association – ou en espèces).

Sur place
Une table présentera les films et entretiens consacrés à la justice réalisés par Thomas Lacoste ainsi que les ouvrages de l’ensemble des invités.

Filmographie

Diffusion
Afin que cette journée soit un succès, nous vous invitons à diffuser largement ce programme auprès de vos réseaux.

Contact


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Salut et Fraternité

mercredi 27 janvier 2010

Censure du Net : Hortefeux instrumentalise la peur et les enfants.

via la Quadrature du Net

L'examen soudainement précipité de la loi LOPPSI donnera l'occasion à Brice Hortefeux d'imposer la censure des contenus sur Internet. Au nom de la lutte légitime contre la pédopornographie contre laquelle il est démontré qu'il est parfaitement inefficace, ce dispositif ouvre la porte à de dangereuses dérives anti-démocratiques. À l'heure où les industries du divertissement pro-HADOPI réclament le filtrage du Net que Sarkozy leur a promis, nous devons refuser cette instrumentalisation de la peur et de la protection de l'enfance ! Non à la censure du Net !

Lire la suite du communiqué de presse sur le site de La Quadrature du Net http://www.laquadrature.net/fr/censure-du-net-hortefeux-instrumentalise-la-peur-et-les-enfants 

Je vous renvoie également à l'article de Mediapart sur le sujet disponible ici
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